Lucile COCITO : « avec ce bagage complet faisant de moi une femme de théâtre prête à créer… »
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Lucile COCITO

Je m’appelle Lucile Cocito je suis née à Ostende d’une mère belge et père Italien, tous les 2 scientifiques mais je n’ai pas suivi leur voie.

Intéressée par l’image,  j’ai étudié la photo à Bruxelles pour pouvoir ensuite me tourner vers le cinéma.

C’est au cours de mes études, que j’ai fait l’expérience du théâtre. J’ai joué dans une pièce et la scène s’est imposée à moi : « c’est du théâtre que j’ai envie de faire ».

J’avais 20 ans et je suis descendue à Paris où j’ai suivi différents cours.

À 23 ans je suis entrée dans la troupe du théâtre de l’Épée de bois à la Cartoucherie située dans le bois de Vincennes, j’y suis toujours, cela fait presque 30 ans. D’abord au théâtre de l’Épée de bois pendant 7 ans où j’ai appris tous les métiers du théâtre ; de l’administration à la technique en passant par le plateau, la construction, la scénographie. J’étais à la fois assistante à la direction, à la mise en scène, mais aussi à l’accueil, à la billetterie, au bar, à la construction de décors, au montage de projecteurs à 9 m de haut, derrière les consoles lumineuses pour la régie lumière…

La Tempête de Shakespeare

À 30 ans, j’ai quitté l’Épée de bois avec ce bagage complet faisant de moi une femme de théâtre prête à créer, en 2006, ma compagnie « Artistique Théâtre » :  Celle-ci a pour mission de créer,de produire, de promouvoir des spectacles vivants pouvant mêler le théâtre, la danse, la musique et l’audiovisuel.

C’est en 2003, que j’ai commencé à militer pour les droits des intermittent.es du spectacle dans le collectifs qu’on avait monté, La Coordination des intermittent·es et précaires d’Île de France.

Cela m’a ouvert l’esprit sur toutes les luttes dont celle contre le patriarcat qui asservi les femmes, et cela a résonné sur la domination de la nature par l’homme. Ma conscience sur l’écoféminisme était née.

Shaula Cambazzu, danseuse-chorégraphe est venue me rejoindre à Paris. En plus de partager ma vie, nous avons fusionné nos 2 Cie, le théâtre et la danse réunis.

Parallèlement à ma Cie, J’ai commencé à travailler au Théâtre du soleil.  J’ai assisté Ariane Mnouchkine à la mise en scène sur plusieurs spectacles ainsi que sur le film « Les naufragés du fol espoir » où j’étais première assistante.

Emission radio c’est le spectacle Artemisia Project

Au début, avec notre Cie, nous avons créé des spectacles d’auteurs : Gorki,  Shakespeare …Puis n’ayant pas eu les droits pour un spectacle, nous avons décidé de faire une création de plateau. Cela consiste à travailler en improvisation, sur des thèmes précis, que l’on retravaille jusqu’à avoir l’écriture du spectacle aussi bien littéraire que scénique. Ce tournant dans la Cie a eu lieu en 2018 avec le spectacle Artemisia Projet , nous continuons avec le dernier sorti en 2023 Les Filles de la Mer que nous allons rejouer début juillet.

Les Filles de la Mer

 Nos spectacles, traitent de sujets d’actualités et de nos vies en tant que femmes. Entre le théâtre, la danse et la performance, nous sommes engagées dans les luttes contre les violences faites aux femmes et les questions migratoires.

Depuis mars 2003 nous sommes partenaires d’un projet européen, cofinancé par l’Europe créative La Nomad House.  6 pays partenaires proposent, d’un point de vue artistique et scientifique, une vision de la question migratoire au travers d’une création théâtrale « Le songe » par la compagnie belge Les nouveaux disparus, qui est à l’initiative du projet.

Nous sommes aujourd’hui à la fin de ce projet qui se termine par une tournée transnationale, dans chaque pays partenaire, Belgique, Allemagne, Grèce, Italie et Tunisie, qui est une des portes d’entrées de la migration pour se terminer en France. Le Centre culturel itinérant sera à Paris, à la Cartoucherie du 5 au 9 juillet 2024.

Mon combat se fait aussi en tant que citoyenne, engagée politiquement avec Les écologistes. Je me bats aujourd’hui dans mon quartier, le 11e, pour la protection d’un superbe lieu, situé au 14 avenue Parmentier, en passe d’être dénaturé dans une optique complètement commerciale et non inclusive.

J’ai aussi le projet d’ouvrir une école de théâtre et de danse pour les jeunes artistes réfugié.es qui fuient leur pays et qui se retrouvent en France et ne peuvent apprendre l’art. Aujourd’hui, ce sont essentiellement des formations dans la restauration ou dans le BTP, métiers en tension, qui leur sont proposées.

Nous avons deux filles magnifiques qui font, l’une les beaux-arts et l’autre du chant lyrique. Vive l’art, vive l’écologie politique et vive la vie !