Louise SOULIÉ-DUBOL : « J’envisage la pratique de la danse comme un art, un soin et une philosophie de vie »
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Louise SOULIÉ-DUBOL

Bonjour,

Je m’appelle Louise Soulié-Dubol. J’ai 29 ans et j’habite rue Oberkampf dans le 11e à Paris.

Née à l’hôpital Saint Antoine dans le 12e, je suis allée à l’école maternelle de la Baleine située dans ce qui deviendra mon quartier. L’école élémentaire et le Collège Voltaire avenue de la République succèdent. Enfant, j’accompagnais régulièrement mon père à la bibliothèque Parmentier pour emprunter des livres ou des histoires à écouter.

J’ai beaucoup joué et nagé à la piscine Georges Rigal avec mes frères et sœurs et des amis. J’ai fait des cours de théâtres à l’atelier du Chaudron. J’ai pris des cours de danse classique et de danse jazz au conservatoire Charles Munch. À sa frontière, un autre lieu me permit de faire mes premiers pas de danse afro-brésilienne, l’ex Plateaux Sauvages. Ce territoire-multiple m’a fait grandir. Aujourd’hui, toutes ses particularités (diversité sociale et culturelle, fêtes régulières dans l’espace publique) font partie intégrante de mon équilibre en tant que citoyenne et artiste du territoire. C’est un arrondissement que j’aime. Il cartographie mon sensible.

Je suis surprise de ressentir un manque de cette vie de quartier quand je voyage pendant une longue période. N’ai-je pas depuis l’enfance commencé à frayer des chemins comme pour aujourd’hui y revenir ?  C’est ce qu’une singulière expérience, vécue le jeudi 2 juin dans le cadre du Forum de l’Emploi à la Mairie du 11e, me permit de vivre. En effet, j’ai eu la chance d’être invitée par Joëlle Morel à imaginer deux performances in situ et de donner un atelier sur la confiance en soi ouvert à toute et tous. Ce fût une expérience sociale et poétique très forte.

Le chemin a été long avant de pouvoir revenir sur le territoire de mon enfance.

Suite à une formation en danse jazz à Rick Odums à Paris et en danse contemporaine à la Cobos Mika SEED’s en Espagne, j’obtiens un Master de recherche en danse à l’Université de Paris 8. En 2020, je danse dans la pièce Crépuscule portée par les chorégraphes burkinabés, Bienvenue Bazié et Auguste Ouedraogo. En 2021, je danse dans la performance Out of Sri Lanka du chorégraphe Sarath Amarasingam.

En 2018, je fonde avec d’autres l’association et compagnie l’Êttre–Louve. La compagnie collabore avec des artistes transdisciplinaires et internationaux. La compagnie produit en 2018 un premier projet de création chorégraphique intitulé l’autre-côté, coécrit avec le danseur et chorégraphe burkinabé Ousseni Dabare.

Elle remporte en 2019 le Prix du Public lors du Tremplin Propulsion initié par Les Plateaux Sauvages avec la création d’un solo musique et danse intitulé Histoire de(ux) solo(s). En 2020, elle collabore avec la scénographe numérique Pétronille Leroux à deux performances mêlant arts numériques, danse et musique live : Le Souffle des Particules et ALDEBARAN. L’Êttre-Louve intègre la coopérative culturelle CAE Clara & ClaraBis en 2023.

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Pour rester vivante et résister aux effets du confinement, je crée la partition chorégraphique du titre Danser encore du chanteur HK. Ce flash mob sera par la suite repris un peu partout dans le monde.

À la même période, je suis à l’initiative du projet intitulé Action-Poétique. Il s’agit d’une improvisation participative géante, transdisciplinaire mêlant danse, musique, voix, texte, image (photos et vidéo) et poème en langues du monde mêlant amateurs et professionnels de tous horizons.

Je chorégraphie le spectacle Sois pluriel comme l’univers mis en scène par Morena Campani de la Compagnie Re-Exister. En 2022, je collabore avec des artistes vidéos tels que John Sanborn et Xavier Lavernhe pour le projet de portrait vidéo intitulé I AM.

Aujourd’hui, je transmets la danse contemporaine sous la forme de stages et d’ateliers ponctuels pour tous. Je donne aussi des cours d’éveil initiation à la danse au sein des Centre Paris Anim’ Maurice Ravel (75012), Centre Paris Anim’ Ruth Bader Ginsburg (75001), Centre Paris Anim’ Binet (75018) de la MJC Louis Lepage (94130) de Nogent sur Marne. L’éducation populaire  fait partie intégrante de mes principes pédagogiques fondamentaux.

De plus, je me forme actuellement aux droits culturels dans le cadre de deux formations-actions. L’une co-portée par la Fondation Ali Zaoua au Maroc et la Compagnie S-composition de Jean-Pierre Seyvos et l’autre par la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs de la Ville de Paris.

La création participative fait partie de mon actualité créative. En tant que chorégraphe, je m’engage de plus en plus vers des processus de créations collectif faisant participer tous publics. Je suis convaincue de la force d’une ambiance, d’un travail convivial, éthique et solidaire. J’encourage la collaboration et la mise en partage des savoir-faire et des savoirs vivre de chacun. La réciprocité dans la relation est fondatrice pour co-créer un climat de confiance mutuel. L’esprit d’un groupe et le travail en collectif est plein de potentialités.

J’envisage la pratique de la danse comme un art, un soin et une philosophie de vie. C’est une matière de voir et d’appréhender le monde dans sa dimension sensible et sociale. L’interaction à l’autre est fondatrice dans l’élaboration de son geste. Pour ma part, la pratique du mouvement dansé est une manière de créer une forme d’empowerment personnel au devenir collectif. La création d’un spectacle permet l’ouverture d’un espace d’expérimentation et de  liberté individuelle aux effets d’un soin de soi-même. S’ouvrir à la créativité procure une forme de bonheur et de joie contaminante.

J’ai eu la chance de pouvoir faire des voyages dans le cadre de mon chemin dansant à travers des pays tels que : l’Écosse, Madagascar, Israël, le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun et le Sénégal. La dimension multiculturelle est fondatrice dans mon parcours. La rencontre de l’autre, soit d’une forme d’altérité, m’a permis l’ouverture sur le monde et la mise en partage de différentes formes de langues et de langages. Tout cela pour vous dire combien je suis motivée et disponible pour monter d’autres projets avec des structures du quartier et des gens du territoire.

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