J’me présente, je m’appelle Julien, j’aimerais bien vivre dans un jardin…
J’habite dans le 11ème depuis plus de 13 ans avec ma femme et mes deux enfants mais j’ai fait mes études dans le Sud-Est au pays des cigales et de la pétanque (moins fort les cigales !).
Au lycée je voulais devenir paysagiste. Ce qui explique ma passion pour les plantes et les paysages.
Mais au final, j’ai fait un BTS d’expression visuelle à la Garde avant de partir en Angleterre pour étudier la photographie et le design. Pays très inspirant !J’ai ensuite vécu deux ans à Madagascar, où mon goût pour les « tranches de vie » s’est développé. À travers des carnets de voyages parsemés de photos et collages. C’est la première fois que j’ai expérimenté un modèle d’expo itinérante dans les wagons d’un train.
De retour à Paris, j’ai travaillé pour une association créée par Bayard pour laquelle je faisais les maquettes de deux revues à destination de l’Afrique francophone pour des adolescents et des enfants. Douze ans au contact de journalistes, photographes, illustrateurs dans toute l’Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Une vraie famille avec Ousmane, Kidi, Moudjie, Jean-Louis, Dodomatos et Eyoum… De belles occasions de voyages pour réaliser la programmation de ces magazines avec les équipes, notamment au Bénin, Mali, Burkina Faso, ainsi que des reportages photo.
Au fil de ces années, d’autres pays m’ont inspiré la création de carnets de voyage. Je les ai ouverts au public dans le cadre des Ateliers de Belleville sur une « Charrette à images », n’imaginant pas à l’époque, exposer le fruit de ses rencontres autre part que dans la rue.
Ces expositions à l’extérieur étaient pour moi, une belle manière de tisser des liens dans le quartier que j’habitais, ce que j’ai continué à faire dans le 11ème, sur des brocantes et des fêtes de quartier.
Une autre très belle expérience a été un voyage de trois mois au Pérou avec mon père Philippe, sur les traces de l’hypothétique premier amour de mon arrière-grand-père. Nous en avons fait un livre qui se nomme « L’ombre de Laura »
Depuis maintenant 13 ans je suis dans le 11ème arrondissement. Je travaille pour le Magazine Phosphore et depuis deux ans je suis en charge de l’identité graphique de la revue WE DEMAIN 100% ado, spécialisée sur l’environnement.
En travaillant sur ces revues, j’ai eu envie d’incarner ces engagements. J’ai souhaité faire bifurquer notre famille, en améliorant notre alimentation et en diminuant nos déchets. Ça a été l’occasion assez rapidement de croiser de nouvelles personnes du quartier, créer le compost de notre immeuble, rencontrer les commerçants et trouver de nouvelles pistes (zéro-déchets…). Et, c’est de cette manière, assez naturellement que j’ai adhéré au jardin partagé « Cœur de Roquette » qui a été créé dans le square de la Roquette suite à un appel à projet de la mairie.
C’est l’association « Solidarité Roquette » qui a relevé le défi et qui depuis maintenant 4 ans s’occupe de ce jardin avec une vraie ligne sociale : l’accueil de patients d’un CMP (centre médico-psychologique), des ateliers que nous menons avec Bernard auprès des élèves de l’école maternelle Duranti, la création d’un compost de quartier et, l’été, des ateliers pour les jeunes et les familles. On y cultive, on y apprend, on y partage les graines, on échange, on fait germer des idées et on y fait surtout beaucoup de belles rencontres.
Dans cette réflexion sur la réduction des déchets et suite à la rencontre d’Alexandre Viscontini, il était aussi naturel que j’intègre différents groupes de réflexion, notamment sur le compost et sur les territoires zéro-déchets du 11e. J’ai un vrai désir de faire bouger les lignes localement même si je trouve que le virage écologique est trop lent. Ce qui est vraiment agréable, c’est de trouver une vraie cohérence entre les articles que je mets en page pour les magazines et ma vie au quotidien dans mon quartier, où je tente de mettre à profit mes expériences. Ça motive pour continuer ces démarches et croiser plein de monde !
Et mon autre passion qui va bien avec le recyclage, c’est de faire des sculptures avec plein de matériaux divers Du coup, notre appartement s’en trouve transformé en vrai cabinet de curiosités.