Les Eco Coopérateurs et le Cedidelp vous invitent à une série de projections suivies de débats avec nos invités, du 16 au 30 octobre. Cette année au programme: LoveMEATender de Manu Coeman, Cultures en Transition de Nils Aguilar, Blue Marble Café de Hakan Julander, Les déportés du libre échange de Marie Monique Robin, et Taste the waste de Valentin Thurn. Venez découvrir ou re-découvrir des documentaires passionnants, échanger et débattre avec nos invités!
Inscriptions sur: contact[at]les-eco-cooperateurs.fr – N’oubliez pas de préciser pour quel film/séance vous souhaitez vous inscrire.
MERCREDI 16 OCTOBRE LoveMEATender de Manu Coeman. Comment la viande est-elle devenue si banale dans nos assiettes ? Un documentaire qui va à la rencontre des réalités et qui, en exaltant la vie au cœur de nos assiettes, renouvelle notre regard sur la viande. Suivi d’un débat avec nos invités (liste non définitive):
- Benoit SEBAUT, représentant le réseau AMAP d’Ile de France
- Aurélia GREFF, porte parole de l’Association Végétarienne de France
- Laurent LERAY, éleveur bovins lait et bœufs, volailles, en GAEC, dans l’Orne
- Laurent PINATEL, porte parole de la Confédération Paysanne
- Agnès ROUSSEAU, journaliste à Bastamag! qui animera/modèrera le débat
Synopsis : Comment la viande est-elle devenue banale dans nos assiettes ? Un produit « comme les autres » ?
En 2050, nous serons 9 milliards d’individus. Pour nous nourrir en viande, il faudra 36 milliards d’animaux d’élevage. Épuisement des ressources naturelles, pollution, réchauffement climatique, la terre paie le prix. L’Homme aussi : obésité, cancers, diabète, résistance aux antibiotiques…. Élevages hors sol et viandes industrielles ont provoqué une rupture dans l’équilibre entre l’Homme, l’animal et la terre. La production fermière traditionnelle intégrée demeure la réponse adaptée aux défis de la faim dans le monde. Le film explore ces enjeux en s’adressant à tous les publics et en exaltant la vie au cœur de nos assiettes.
Notre avis : Un pamphlet captivant et de bonne qualité, avec des séquences humoristiques et pédagogiques dessinées au crayon et de la bonne musique décalée. Des personnages simples et charismatiques, connus (Vandana Shiva, Olivier de Schutter, Pierre Rabhi) ou pas (l’agriculteur breton André Pochon) avec des discours inattendus. Tous les enjeux ALIMENTERRE sont mis en avant : accaparement des terres, dépendance vis-à-vis des importations, indépendance alimentaire, dumping au sud de viandes subventionnées au nord, problème de l’eau, mondialisation… Les points de vue sont variés, les données chiffrées illustrées et traitées intelligemment. Le virage d’une agriculture autonome vers des systèmes industriels (dont hors sol) est illustré à travers diverses filières de production animale : bovin, porc, volaille et la rencontre d’acteurs militants dans plusieurs pays aux modèles agricoles emblématiques (Brésil avec le soja, Inde avec la lutte pour la préservation de la biodiversité, le lisier en Bretagne, la grippe porcine au Mexique, la déforestation et les sans-terre au Brésil…). Par contre, si la parole est donnée à tous ces acteurs paysans, il manque peut-être l’interview des acteurs de l’agriculture « industrielle ». Certaines images dans les élevages et abattoirs sont dures à encaisser, mais cela reste un film grand public (même visible par des enfants) dont le contenu et la forme sont éducatifs, sans être rébarbatifs, et le message n’est pas pour autant manichéen : pas de discours culpabilisant pour les consommateurs de viande ni de prosélytisme pour devenir végétarien, le film invite simplement à repenser notre relation à l’alimentation et à être plus exigeants sur les conditions de production. Des solutions sont aussi présentées. Un très bon film, qui se pense à l’échelle mondiale, ce qui est aussi très important pour ne pas oublier que tout est lié et que nos actes de consommation ici ont des répercussions là-bas.
MERCREDI 23 OCTOBRE Cultures en Transition de Nils Aguilar. A Cuba, en Angleterre, en France, la transition culturelle est en cours vers un futur dépassant l’insécurité alimentaire et les désastres écologiques. Le film donne à voir les alternatives répondant à la triple menace du changement climatique, de la raréfaction du pétrole et des crises économiques. Suivi d’un débat avec nos invités (liste non définitive)
- Baptiste GRARD, ingénieur écologue travaillant sur le projet T4p avec l’INRA, AgroParisTech et Topager
- Alain CANET, président de l’Association Française d’Agroforesterie
- Laure pour le réseau des Villes en Transition
Synopsis : A Cuba, en Angleterre, en France, la transition culturelle est en cours vers un futur dépassant l’insécurité alimentaire et les désastres écologiques. Le film donne à voir des alternatives répondant à la triple menace du changement climatique, de la raréfaction du pétrole et des crises économiques. Les solutions sont simples, modiques et écologiques. Du balcon-potager à l’agriculture nationale, elles favorisent les économies locales, les liens de voisinage, la résistance aux chocs extérieurs et la libre diffusion des savoirs. La transition n’est pas une révolution mais une évolution, inspirée de notre histoire. C’est un projet convivial à l’opposé de l’exploitation industrielle. L’agriculture y devient la clé de voûte de la culture.
Notre avis : Film bien construit, agréable à regarder et positif, basé essentiellement sur des exemples très différents en Europe et à Cuba qui invitent à la réflexion sur la transition énergétique et la nécessaire relocalisation de l’économie et de la production agricole. Il introduit aussi plus globalement la question de la résilience des communautés et de l’autosuffisance alimentaire, ce qui est totalement d’actualité dans le contexte de crise économique en Europe. Plusieurs pistes d’alternatives sont présentées (permaculture, agro-foresterie…). Ce film est exactement dans la thématique ALIMENTERRE 2013, c’est une bonne base pour réfléchir sur les modes de production et de consommation au Sud comme au Nord, en lien avec le développement urbain notamment. L’exemple de la naissance du réseau « Villes en transition » valorise en plus les initiatives créatives autour de nouvelles dynamiques sociales et solidaires. Particulièrement adapté pour les lycées agricoles !
SAMEDI 26 OCTOBRE Blue Marble Café de Hakan Julander. Dans un style humoristique et visuellement imaginatif, ce film explique comment obtenir un hamburger, de la bière ou des sushis. Film particulièrement adapté à un public jeune/adolescent. Les déportés du libre échange de Marie Monique Robin. L’Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA) promettait un développement des échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, dont les bénéfices irrigueraient toute l’économie pour le bien-être général. Seize ans après, le constat est amer. Suivi d’un débat sur l’accord de libre échange (Europe/USA) en cours de négociation, avec nos invités (liste non définitive) :
- Marie Monique ROBIN, réalisatrice du film
- Benjamin CORRIAT, co-président des Economistes Atterrés
- Pierre Alain PREVOST, chargé de la campagne « envie de paysans » à la Confédération Paysanne
- Pierre VUARIN, Fondation pour le Progrès de l’Homme, qui animera/modèrera le débat
Synopsis : L’Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA) promettait un développement des échanges commerciaux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, dont les bénéfices irrigueraient toute l’économie pour le bien-être général. Seize ans après, le constat est amer. L’ALENA a laminé l’agriculture mexicaine. Le Mexique a du démanteler le système qui permettait son autosuffisance. Le maïs américain, transgénique et subventionné, a inondé le pays, vendu trois fois moins cher que le « criollo » local. Trois millions de petits paysans ont rejoint les bidonvilles ou tenté leur chance comme clandestins aux Etats-Unis. La malnutrition, l’obésité et la pauvreté ont gagné du terrain.
Bande annonce « Les déportés du libre échange » from M2R Films on Vimeo.
Notre avis : Film clair, court et efficace sur les ravages du libre-échange sur les petits producteurs mexicains, qui aujourd’hui dépendent des importations et des transferts d’argent de leurs proches émigrés aux USA. Un bon cas d’école sur la nécessité économique et sociale de la souveraineté alimentaire. Le film est bien construit, riche en intervenants impliqués, les images belles et fortes. Le lien avec la crise de 2007-2008 est bien introduit. La mise à mort de l’agriculture locale mexicaine, l’homogénéisation des semences, l’importance des politiques publiques pour garantir la sécurité agricole, l’absurdité de produits subventionnés importés et revendus moins chers que des produits locaux, l’idée étrange d’« exporter des Mexicains et d’importer en échange des aliments »… Il pose en outre un débat complémentaire sur les migrations de travailleurs (exode rural, familles éclatées, immigration illégale) en présentant les causes et conséquences humaines, sociales et politiques, au Nord comme au Sud. Les discours états-uniens sans ambiguïtés sur le but final de l’ALENA donnent à réfléchir sur le rôle des citoyens et de la société civile… Le format court permet une projection-débat grand public suivie de vraies interventions de spécialistes. La durée et le format didactique conviennent bien à une projection scolaire.
MERCREDI 30 OCTOBRE Taste the waste de Valentin Thurn. Au Japon, aux États-Unis, en Allemagne, en France, la majorité des produits alimentaires partent à la poubelle avant même d’avoir atteint un rayon de supermarché. Taste the waste dévoile les absurdités d’une logique économique de la surabondance et de l’extrême pauvreté. Suivi d’un débat avec nos invités (liste non définitive)
- Thomas POCHER, président de Greentag
- Bastien BEAUFORT, président de l’Association Disco Soup et Slow Food Bastille
- Anne GORRY, chargée de mission Idf de l’association Les Petits Débrouillards
Synopsis : Le scénario est le même au Japon, aux États-Unis, en Allemagne, en France. La majorité des produits alimentaires partent à la poubelle avant même d’avoir atteint un rayon de supermarché. Des pommes de terre trop grosses, des tomates pas assez rouges, des concombres pas assez droits… L’enquête menée pour le documentaire révèle que 45 kilos de denrées alimentaires partent à la benne, chaque jour, dans chaque filiale. Les produits sont parfaitement consommables, mais ne correspondent pas aux normes du supermarché. L’esthétique prime sur la nutrition. Taste the waste dévoile les absurdités d’une logique économique créant la surabondance d’un côté et l’extrême pauvreté de l’autre.
Notre avis : La thématique du film colle très bien au Festival ALIMENTERRE : gaspillage de nourriture de notre assiette jusque dans les champs, en faisant le lien avec la faim dans le monde et les inégalités nord-sud et interpelle n’importe quelle personne, petite ou grande. Il est bien construit, les images sont bonnes et l’absence de voix-off fait du bien. Les 3-4 cartons avec des chiffres clés sont marquants. Il aborde le gaspillage en Europe (Rungis) et la comparaison avec les autres continents permet de relativiser. Le film pointe la responsabilité non seulement des industriels de l’alimentation ou des grandes surfaces, mais de chacun d’entre nous, et comment ce système prolonge une forme de colonisation rampante : l’accaparement des terres des pays du sud ou la production sur des terres arables de denrées qui ne concernent que les pays riches, aux exigences démesurées (fruits contre saison…). Il aborde aussi la question « comment nourrir les villes ». Son point fort c’est la proposition d’alternatives qui font suite à chaque dénonciation et critique de nos pratiques (date de péremption vs date optimale de consommation, ne plus acheter de promotions en grosse quantité…). Il offre donc des perspectives d’action possibles et différentes, en milieu urbain ou rural. La thématique globale (consommation responsable) est intéressante et cruciale. Bien que long-métrage, le film, conçu par séquence, pourra être facilement utilisé sur une seule partie par les animateurs et enseignants pour les séances scolaires.