Séance du 20 mai 2021
Vœu déposé par les élu·e·s du groupe écologiste
Relatif à la participation des habitant·e·s dans les jardins Truillot et Tibhirine et dans la rue végétale Lacharrière
Considérant que la parcelle Truillot a été inscrite dès les années 70 comme emplacement réservé pour espace vert dans le plan local d’urbanisme (PLU) ; les premières études de transformation de la parcelle ont été lancées en 2012 et le jardin a finalement ouvert à l’été 2018 ;
Considérant que le réaménagement de cet îlot a été un grand et long chantier, sur plusieurs années, qui a rencontré de nombreux aléas et adaptations ;
Considérant que ces différentes phases, plus ou moins longues, nécessitent de la part de l’ensemble des acteurs institutionnels et des citoyen·ne·s beaucoup de souplesse, d’ajustement et de créativité ;
Considérant le caractère novateur du jardin Truillot, ouvert 24h/24h, et que son bon fonctionnement repose en partie sur les citoyen·ne·s puisque les gardien·ne·s sont des agent·e·s qui ont la responsabilité d’effectuer des rondes, mais ne sont plus affectés à la surveillance d’un jardin ;
Considérant que les citoyen·ne·s qui s’engagent pour accompagner cette transformation sont des partenaires privilégiés qui aident à créer du lien social, mais aussi des relais d’information essentiels pour développer la confiance et le respect entre les différents intervenant·e·s, usager·e·s et partenaires ;
Considérant la volonté du conseil de quartier, des associations de quartier, de la direction des espaces verts, de l’équipe municipale de 2014-2020, de la Ville de Paris, de créer dans ce nouveau jardin un jardin partagé comprenant une parcelle pédagogique et une parcelle de jardinage ; celui-ci a été inscrit dans l’Article 5.2.5 Jardin partagé dans le cahier des charges pour la mise au point du programme en 2014 et mentionné également dans la réserve PLU dans le document Tissu Vert et ouvert, présenté le 24 juin 2013 ;
Considérant que la création d’un jardin partagé est une démarche qui nécessite la mise en place d’un processus collectif d’apprentissage avec l’ensemble des acteurs/actrices d’un quartier ;
Considérant qu’une première expérience de jardin partagé a commencé au printemps 2016, portée par l’association du jardin partagé Truillot ;
Considérant que, lorsque les travaux ont commencé sur la parcelle Truillot, le jardin partagé a eu l’autorisation de la Ville de déménager et de poursuivre ses activités dans le jardin des moines de Tibhirine, le jardinage ne pouvant s’effectuer uniquement dans des jardinières, avec interdiction de planter en pleine terre ;
Considérant que le service de la DEVE a mis à disposition du jardin une « cage » pour le stockage du matériel, comme dans plusieurs autres jardins du 11e, et non une cabane de jardin correspondant mieux à l’identité d’un jardin traditionnel ;
Considérant qu’avant l’arrivée de l’association du jardin partagé, le jardin des moines de Tibhirine était inaccessible aux riverain·e·s, fréquemment squatté par des personnes dont certaines vivaient à la rue, souvent très alcoolisées, parfois violentes ;
Considérant que le jardin partagé Truillot est dénommé par lui-même : « le jardin éducatif et culturel qui prend soin des autres » ;
Considérant qu’un travail d’accompagnement a été entrepris par les membres du jardin partagé pour accompagner quelques-unes de ces personnes ; ce travail relationnel a notamment permis à l’une d’entre elle, très investie dans le fonctionnement du jardin partagé, de retrouver du travail et un logement ;
Considérant l’autorisation donnée au jardin partagé d’investir la première parcelle dite « pédagogique » au moment de l’ouverture du jardin Truillot en juin 2018, qui a donné lieu ensuite, jusqu’à l’été 2019, à plusieurs animations avec les crèches et les écoles, ainsi qu’avec les associations de solidarité locale du quartier ;
Considérant les confinements successifs depuis mars 2020 qui, jusqu’à aujourd’hui, ont empêché la bonne tenue des activités régulières ;
Considérant que la chute du mur mitoyen du jardin Truillot en mai 2020, puis les travaux entrepris pendant plusieurs mois pour sa reconstruction à l’identique, ont eu pour conséquence la destruction de tous les végétaux sur une grande partie du jardin, y compris sur la parcelle pédagogique puisque des outils et du matériel liés audits travaux y étaient stockés ;
Considérant la réouverture du jardin Truillot le 3 avril 2021 et la possibilité d’investir de nouveau la parcelle pédagogique par le jardin partagé, qui a donné lieu depuis quelques semaines à des activités avec les enfants, favorisant les rencontres intergénérationnelles ;
Considérant la volonté de la Ville de Paris de créer, à la mandature précédente, dans chaque arrondissement, une rue végétale et de confier sa gestion à une association ; la rue Lacharrière, le long de l’église Saint Ambroise, a été choisie par la Ville ; cette transformation de la rue, qui s’inscrit dans l’objectif de création d’une trame verte reliant le jardin Gardette au jardin Truillot, a permis d’installer le premier composteur collectif de quartier dans une rue, à la suite d’une longue mobilisation des habitant·e·s ; la gestion de ce composteur a été confiée par la Mairie du 11e en janvier 2020 à l’association du jardin partagé Truillot ;
Considérant que cette activité de compostage connait depuis son lancement un large succès auprès des riverain·ne·s et habitant·e·s de ce quartier, ce qui a conduit l’association du jardin partagé Truillot à demander l’extension de ce composteur en novembre 2020 par l’installation de nouveaux bacs, mais aussi à proposer en janvier 2020 l’ouverture d’un nouveau composteur, en lien avec l’école Pihet et un collectif de parents d’élèves, dans le jardin Pihet ;
Considérant les multiples actions initiées par le jardin partagé dans le quartier depuis sa création : jardinage, animations propices à récréer du lien social, compostage, fêtes de quartier à chaque saison, fêtes de la musique, mise en réseau des volontaires à la végétalisation avec la dynamique des Cocccinell’idées, animations zéro déchet, organisation du festival artistique les Coquelic’Arts incluant des ateliers de poésie, un grand repas de rue, un salon des projets écologiques et solidaires avec les commerçants et entrepreneurs du quartier, des animations musicales… ;
Considérant que toutes ces actions menées depuis 5 ans par les membres du jardin partagé l’ont été en ouvrant celles-ci à la participation de nombreux acteurs et partenaires, notamment le conseil de quartier, les crèches alentours, les écoles Pihet et Beslay, le collège Beaumarchais, l’association Agir Solidairement pour le Quartier Popincourt (ASQP), l’ANRH, Action Handicap France, l’Espace jeunes adultes, la fondation Croix Saint Simon, le Samu social, La Cloche, les Musi’Terriens, Label’Recup, la librairie La tête ailleurs, l’Atelier Folicourt, Secours emploi, la paroisse Saint Ambroise, le Comité métallos… ;
Considérant la création sur un réseau social de la Radio Jardin Truillot pendant le premier confinement qui, en relayant les initiatives solidaires locales et en donnant la parole aux habitant·e·s et artistes du quartier, a permis à de nombreuses personnes de l’arrondissement de supporter cette période si particulière du premier confinement ;
Sur proposition des élu·e·s du groupe écologiste, le Conseil d’arrondissement émet le vœu que :
- La Ville de Paris maintienne une parcelle pédagogique dans le jardin Truillot, afin que les enfants du quartier puissent venir y jardiner, que ce soit pendant le temps scolaire, le temps périscolaire, le temps de la crèche ou avec leurs parents en dehors du temps d’école ; que cette parcelle soit confiée à l’association du jardin partagé Truillot qui a déjà entrepris des actions de jardinage collectif sur cette parcelle avec ses partenaires solidaires ;
- Interpelle l’Académie de Paris pour qu’elle mette en pratique les recommandations du Ministère de l’Education nationale invitant les enseignant.e.s à adopter des alternatives aux enseignements en classe et à « Faire classe dehors » ;
- La Ville de Paris confie de plus nombreux espaces de jardinage collectif aux habitant·e·s à travers les associations qu’elles et ils animent, tout en mettant à leur disposition les moyens nécessaires pour accomplir cette mission ; que la Mairie du 11ème respecte le cahier des charges du jardin Truillot et confie la deuxième parcelle partagée du jardin Truillot à l’association du jardin partagé Truillot, comme prévu depuis 5 ans ;
- La Ville de Paris s’engage à accorder la reconnaissance « jardins solidaires » aux associations de jardins partagés, dès lors qu’elles mènent des activités avec et en faveur des personnes en difficulté d’insertion sociale ou professionnelle ;
- La Ville de Paris mette en place un dispositif de médiation sociale dans le jardin des moines de Tibhirine, notamment par l’implantation d’un kiosque citoyen dans le jardin ouvert à tous les partenaires, et par le biais d’un aménagement du mobilier urbain qui permet à chacun·e de ne pas se sentir exclu·e, et qui sensibilise à la prévention des déchets ;
- La Ville de Paris étende les espaces de compostage dans le quartier, en particulier dans le jardin Pihet et dans la rue végétale Lacharrière, où les demandes des habitant·e·s pour participer aux actions de compostage sont très fortes.
Vœu déposé par les élu·e·s du groupe écologiste
Relatif à l’affichage libre
Considérant que la par
Considérant l’obligation d’installation de panneaux d’affichage libre et d’opinions qui découle de l’article L.581-13 du code de l’environnement ;
Considérant que la surface minimale d’affichage d’opinion et de publicité relative aux activités des associations sans but lucratif telle que définie par l’article R.581-2 du code de l’environnement devrait être pour le 11e arrondissement 87m2 et qu’elle est actuellement très en dessous de ce niveau ;
Considérant la vitalité associative de notre arrondissement et la place de plus en plus importante que prennent les structures de l’économie sociale et solidaire dans l’activité économique du 11e, mais aussi les initiatives artistiques et culturelles qui ont besoin d’affichage dans l’espace public ;
Considérant les demandes d’équipes éducatives d’afficher dans la rue les poèmes des élèves, en particulier à l’occasion de la semaine de la poésie ;
Considérant le recours trop important à l’affichage sauvage, avec les pollutions que cela entraine, contre lequel la Ville de Paris mène une politique dynamique, mais qui indique surtout un besoin pour des surfaces réservées à cet affichage libre ;
Considérant le besoin important qui s’est fait jour lors de la crise sanitaire et sociale que nous traversons de relayer des informations sur les initiatives de solidarité qui ont vu le jour au sein de notre arrondissement et de chaque quartier ;
Considérant l’impact positif de l’installation de nouveaux panneaux, libres d’accès, en accord avec la politique ambitieuse de la Ville en matière de démocratie participative et citoyenne et l’importance pour notre démocratie de permettre l’expression publique des idées et des opinions ;
Considérant l’existence de panneaux dédié à l’affichage associatif, sous verre, en trop faible nombre et unanimement considérés comme trop difficile d’accès par le monde associatif ;
Sur proposition des élu·e·s du groupe écologiste, le Conseil d’arrondissement émet le vœu que :
- La Mairie du 11e installe dans l’arrondissement au moins 5 panneaux d’affichage libre et d’opinions, un dans chaque quartier, afin de se mettre en conformité avec les exigences légales ;
- La Mairie du 11e publie une carte indiquant la localisation de ceux-ci sur le site internet de la Mairie ;
- La Mairie du 11e informe les structures associatives et les conseils de quartier de l’installation de ces panneaux.